Lecteur d’Adventure-moto, bonjour ! J’ai décidé de vous parler aujourd’hui de mon ressenti sur le trail A2 de chez KTM, la 390 Adventure de 2021. Après plus ou moins 6 mois et 3000km, je pense pouvoir offrir un point de vue intéressant

La genèse

Il y a environ un an, j’ai pu essayer pour la première fois une moto autre qu’une 125 TTR, un trail routier, le tracer 700. Je suis immédiatement tombé sous le charme de la sensation de liberté, du frisson ressenti lorsque j’ai ouvert les gaz. J’ai donc décidé de passer le permis le plus rapidement possible (ça m’a pris 8 mois, donc pas si rapide que ça).

Comme tout bon jeune permis, j’ai commencé à chercher un modèle de moto que j’aimais, après avoir glané par-ci par là des informations auprès d’amis motards, de forum, je m’étais fixé un budget (qui n’a pas été respecté), et des motos dans ce dit budget (pas respecté non plus). Je suis donc parti sur un achat plus axé passion.

J’avais décidé de partir sur une moto trail, pas un trail comme le tracer 700, qui est top, un trail comme la T7, pour rouler dans des chemins escarpés, retourner du sable, vous savez surement de quoi, je parle.

Les T7 n’étant que difficilement trouvable en A2 ou alors vraiment hors budget, j’étais alors perdu, pour quel modèle craquer ? Peut-être du natif A2 ? Ou alors un modèle bridable ? 

Après des jours à manger des annonces leboncoin, j’ai trouvé un modèle qui me semblait assez cher, mais très sympa et qui répondait à tous mes besoins ! La possibilité d’aller dans des chemins, en A2 et qui ne consomme pas beaucoup. Une Indienne, euh, une Autrichienne, la KTM 390 adventure 2021. Pour la modique somme de 6000 euros, j’en avais une presque neuve, avec des crashs bar, des feux supplémentaires ( trouvable chez 3AS Racing), une selle confort ! 

Ça y est, c’est décidé, c’est celle-ci que je prendrai une fois que j’aurai le permis.

Quelques jours après, avec mon permis en poche, je me rends dans le concessionnaire qui vendait le futur amour de ma jeune vie de motard. Amour de ma vie qui avait été vendue à quelqu’un d’autre…

J’errais donc sans but dans la concession, regard dans le vide, a la recherche de ma première moto. Et que vois-je, caché entre une 890 adventure et une 890 adventure R ? La bête qui allait être mienne…

Les premières sensations

Une fois que j’ai aperçu la bête, après une courte discussion avec la vendeuse, j’étais parti pour un tour d’essai. J’ai voulu l’essayer pour dire que je l’avais essayée, mais a vrai dire la décision était déjà prise. J’allais l’acheter.

Lors de mon premier essai, j’ai trouvé que la moto manquait de pêche à bas régime, ce que j’avais déjà lu sur internet avant d’aller voir en concession, donc rien de particulièrement étonnant là-dedans. Par contre, lorsqu’on dépasse les 5000 tours minutes, elle commence à être plus nerveuse, plus amusante, mais ça reste un 400, donc ne vous attendez pas à un GSX-R non plus.

Pour moi qui est un peu frileux niveau sécurité, ça me convient bien même si forcément niveau sensation, c’est moins drôle à bas régime.

500 kilomètres à pied, ça use les souliers

Après cet essai qui me confortait dans mon choix, je me décidais à augmenter mes plafonds bancaires et à acquérir cette beauté qu’est la 390 adventure. J’étais heureux comme un enfant le jour de noel, avec ma monture qui n’avait que 500 kilomètres, la dernière fois que j’avais possédé un deux roues motorisé, c’était un piaggio zip, pour vous dire à quel point j’allais revivre.

La vendeuse m’a proposé deux options, prendre la moto dans quelques jours après qu’ils aient fait la première révision ou prendre rendez-vous le mois suivant une fois le rodage terminé pour n’avoir à venir qu’une seule fois. Si vous avez lu jusqu’ici, vous devez vous douter que quelques minutes plus tard, j’étais au guidon de ma katoche, fraichement acquise.

Je ne vais pas plus détailler les 500 premiers kilomètres qui ont été assez plat, car je ne devais pas dépasser les 6000 tours minutes et comme je vous l’ai dit plus haut, à bas régime sur une 390 adv, on se fait chier. Mais ça m’a laissé le temps de voir comment la moto se comportait sur route comme en chemin.

L’off-road en 390 Adventure, tuerie ou ennui ?

Je vous le rappelle, je suis un néophyte dans la moto, je n’y connais pas grand-chose, mais je suis tombé amoureux des sensations que ça apporte. J’aime aussi la nature, c’est pourquoi je suis parti sur un trail full a2.

Pour vous le dire rapidement, je ne suis pas du tout déçu des capacités de la 390 en off road, même avec les équipements de base, vous pouvez y aller les yeux fermés, mais évitez quand même au maximum les pierriers, car le sabot moteur qui ne semble être la que pour décorer, n’appréciera pas forcément le voyage.

J’ai donc dû changer le sabot et je suis parti sur le site de 3AS Racing pour commander un sabot AXP d’un orange aussi discret qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine, mais j’aime bien.

Après être allé m’embarquer dans des chemins escarpés avec moins de 100km d’expérience et une moto neuve, je me suis vite rendu compte que protéger la moto avec des crash-bar était vital pour la belle orange. Des amis m’ont offert pour mon anniversaire le set complet de crash bar, ce qui a été une partie de plaisir à monter (ou pas) au vu de la qualité des instructions.

Voici les crash bar une fois montée :

Le timing était bon, car quelques jours après, je me faisais expulser hors de la moto par un sentier explosé par de fortes pluies quelques jours auparavant. Ce qui laissa une belle cicatrice sur la crash bar de droite et sur mon levier de frein. Mais c’est du solide. Et puis qui ici n’est jamais tombé ?

Bref, après quelques modifications sur la moto, j’ai roulé assez gentiment dans des chemins ardéchois moins gentils. 

Si mes souvenirs sont bons, jusqu’en octobre, les pneus d’origine ont tenus sans aucun problème dans les chemins de terre à côté de chez moi car la terre était sèche. Mais après les premiers épisodes cévenols, j’avais l’impression d’être au ski tellement la tenue de route était entachée. Et je ne te parle pas d’un bain de boue digne d’une thalasso, seulement quelques flaques qui ont pu me faire des jolies frayeurs.

Par la suite, j’ai changé les pneus pour des Mitas E07 en 50/50 et c’est beaucoup mieux qu’avant, la tenue de route est bonne, je ne sais pas si j’ai maintenant plus confiance en mes capacités, mais en tout cas depuis le changement du train de pneus, je roule bien plus vite dans les chemins sans me faire de frayeur dû à de la terre mouillée.

Là où j’ai plus de mal et je ne sais pas si c’est à cause du manque de couple de la moto à bas régime ou dû à mon manque de capacités, mais sur certaines montées très raides ou des terrains meubles, il m’est impossible de suivre mon collègue en 250 CRF (peut-être parce que c’est un cross et moi un petit trail de 150kg ?). 

Au final, la 390 adventure, qu’est-ce qu’elle vaut ?

Cette petite moto me ravit à chaque fois que je décide d’aller dans des chemins tranquilles ou moins tranquilles, traverser des gués est des plus facile du moment qu’on gère bien sa vitesse d’entrée et qu’on joue avec l’embrayage. 

En tant que débutant dans la moto et le trail, je suis vraiment content de ce que la 390 adv a à m’offrir, mais je pense que pour les plus énervés d’entre vous elle ne vous offrira peut-être pas les mêmes sensations et possibilités qu’une 890 par exemple.

Pour résumer les modifications que j’ai faites sur la moto, rien de fou, mais une liste à puce est nécessaire :

• Pneus Mitas E07 50/50
• Crash bar Motea
• Sabot moteur AXP 
• Rétroviseur rétractable

Pas de ligne car la faune et les randonneurs n’appréciant déjà pas forcément la compagnie de la douce autrichienne, autant ne pas trop les embêter. En plus des nombreuses chutes qui auraient surement eu raison d’elle à la troisième sortie.

Je pense que je vous ai tout dit sur cette 390 adventure, hormis les classiques que vous avez peut-être lus ailleurs, elle consomme peu, freine correctement. 

Ah si, j’ai failli oublier, le traction control pour moi est un vrai point positif, car visiblement j’ai tendance à accélérer trop tôt en sortie de virage, ce qui l’active assez régulièrement, et sans ça, j’aurais surement déjà déclenché mon airbag et gratté le bitume. Mais dans les chemins, c’est une horreur, à chaque fois que vous couperez le moteur, vous devrez à nouveau appuyer pendant quelques secondes sur le bouton de l’ordinateur de bord pour le  désactiver, donc si vous calez, c’est la même chose.